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Date : 8/11/2016
Lieu : Autrans. Vercors.
Activité : Gouffre Berger.

Description :

Participants :
Equipe 1 : Joël et Bernard.
Equipe 2 : Thierry-Eric-Ced



Récit apocryphe du camp d’été au Berger

Participants aux aventures :

Philippe de Dr, Bernard Lahaye Cédric Arnaud le Lotois Thierry Risselin Joël F

Ce fut donc par un samedi (ou dimanche) que nous sommes arrivé dans le Vercors et nous sommes rendu au camping des Buissonets, lieu de rendez-vous des spéléos pour cet ultime camp BERGER 2016. Nous, c’est Thierry R et moi-même. Notre dernière visite date de 1999.

Très bon accueil du couple de gérants au camping, on monte les tentes, on mange un bout , on se douche, couche et on dort (dans cet ordre précis). (What do you expect ?). Encore fatigué sans doute du Séjour Touriste en Slovénie pour l’un et du Séjour canyon-Tessin en Suisse pour l’autre. (soit STS pour les deux). Le camping est très chouette, sanitaires au top, salle WiFi, salle polyvalente, salle vaisselle, camping aéré et ombragé. Nous sommes certainement une centaine de spéléos, mais cela ne se remarque même pas, vu l’espace disponible.

Le lendemain, contact est pris avec Rémy et l’équipe Berger, et nous projetons de se faire les Cuves de Sassenage sous les conseils avisés de Rémy. Philippe (Dr de son état), Bernard et Cédric se joignent à nous. Imbroglios et déconvenues, après avoir erré dans Sassenage dans l’espoir de rencontrer un responsable de la Mairie, n’importe lequel du moment qu’il puisse nous ouvrir, nous apprenons que la gestion des Cuves a changé et qu’il faut contacter un des clubs locaux au moins 48h00 à l’avance pour avoir le précieux sésame qui permet l’accès aux lieux… Nous remontons donc vers le campement pour modifier nos objectifs. Nous informons Rémy de notre infortune, puis nous choisissons (sur catalogue) alors le « trou à envoyer les copains » (ça nous le saurons après) pour nous distraire un peu et faire oublier notre déconvenue. – Aloïs( i), rappelle-moi le nom du trou stp ? – Bref, le trouver n’est déjà pas une mince affaire – sous une barre rocheuse, que dit le crobar !- bref, des barres rocheuse, cela ne manque pas dans le coin. A force d’obstination, Philippe réussi à trouver une entrée. On y parcourt quelques centimètres (sur la topo, qui n’a qu’un air de ressemblance assez vague avec la cavité, la liste de matos à prendre se révèle également un peu fantaisiste, quoique, c’était comme pour les notices de médoc, il fallait lire le descriptif dans le détail. (Mais personne n’avait ses lunettes). Donc, bien évidemment on butte sur arrêt sur rien, au bout d’un passage bas en hauteur, en haut d’un ressaut trop haut que pour sauter et trop étroit que pour apprendre à voler. On « hémi-tourne » donc. (Pour ceux qui s’étaient engagé dans le passage, c’est plutôt une marche arrière à négocier) Le retour est toujours aussi étroit et exposé qu’à l’aller, mais on s’y fait (déjà la force de l’habitude, sans doute, et puis, notre expérience « belge » !) Retour surface après moult contorsions et TPST : 1h30 max. On y a même croisé une autre équipe de spéléo qui se tâtait sur le chemin à prendre dans le méandre ! Il m’est d’avis que le trou a vu son quota de visite annuelle exploser !

Bref, content d’être sortis mais content de s’être bougé le popotin quand même. Rendez-vous est pris pour le lendemain, même équipe, direction Gournier, objectif rivière, pas d’autre but précis.

Le lendemain, garé en tout début de parking à ce qui semble des Km de la grotte touristique, on s’apprête et gonflons le bateau (un peu kayac dans ses formes), et c’est en portant et tenant le bateau en laisse que nous traversons le flot de touristes qui font la file pour la grotte Couffin-Chevaline toute proche. Le ridicule ne tuant pas, c’est indemne que nous arrivons au porche, bateau sous le bras. (enfin, à bout de bras) Pfff, est lourd quand même ce bateau (surtout lesté de nos kits). Nous équipons notre paquebot d’une drisse permettant de le rappeler (pour éviter la séance de natation si d’aventure il dérivait). C’est alors avec un petit serrement dans le fondement que nous traversons deux par deux plus un, avec l’histoire du Titanic qui trotte en tête. Comme nous n’étions que cinq, cela alla vite. Sur la vire qui fait suite, l’équipement est déjà en place. Il est vrai que cette cavité est fortement fréquentée par les « pro » qui y emmènent leurs clients. Pour le moment nous y étions seuls. Le fossile est parcouru dans toute sa splendeur, longueur et même largeur et hauteur pour certains. De gros graviers tombés du plafond grands comme des maisons nous font parfois perdre le sens de l’orientation. Ce qui ne perturbe pas du tout Thierry, vu qu’il en est totalement dénué. On finit par trouver l’accès « Un », puis l’accès « deux » Tous deux demandent beaucoup de contorsions et de l’équipement pour accéder à la rivière. Puis, beaucoup plus loin, suite à une balade en solitaire de Cédric, nous trouvons l’accès « trois » qui est le bon, avec accès assez direct à la rivière. Perso, je n’avais pas pris ma néo, ne pensant pas faire d’aquatique durant le séjour. Et donc, j’envisageais le retour en solo. Mais Thierry dans un grand élan de solidarité a tenu à m’accompagner sur la sortie. Cela tombait bien vu que c’était lui qui avait les clés de la voiture. Il me confiera ensuite sous le sceau du secret qu’il n’avait pas trop l’envie de se déssapper pour enfiler sa néo !) (Le sceau du secret est utilisé généralement avec l’appel des profondeurs en désob). Bon là, je m’égare …revenons sur terre. Enfin… sous…

Et il ne fallait pas s’égarer sur le retour. (Surtout en compagnie de Thierry avec son radar éteint) Bien sûr, nous n’avons pas retrouvé le même chemin que pour l’aller. Même qu’un passage équipé avec petite corde n’a pas été retrouvé, et pourtant miracle nous avons retrouvé la sortie. On y a croisé un « TO » (Tour Opérator, un pro avec une petite horde de jeunes assez jeunes, style troupeau de pré-ados )(Cela calme un peu les impressions de grande aventure engagée dans les tréfonds de la caverne hostile, le dépassement de soi, le safari « Nicolas-Hulo-esque »)sans retour, etc…) et un couple d’espagnols qui semblaient bien paumés au beau milieu de l’éboulis. J’ai donc rassemblé toutes mes connaissance dans cet idiome de l’ouest lointain (il existe une traduction américaine pour cette expression, demandez à Greg) pour finir par dire tout simplement « es aquí, por favor, siga recto y encontrará el acceso al río al final de esta galería» !

Sortie sans encombre pour notre équipe, l’autre équipe qui a remonté une partie de la rivière est sortie beaucoup plus tard, et elle a planqué le bateau pour la visite programmée du lendemain des enfants.

Pour nous, par contre, le lendemain a été consacré à diverses petites courses dans le supermarché du coin en ce qui concerne Thierry et moi. RAS, si ce n’est que l’on prépare nos sacs, la bouffe de fond, le carbure, le kit, Ha ! non, non, pas le carbure !.

Deux groupes se forment pour le Berger, deux objectifs : Salle des 13 pour Bernard (L.) et moi. Côté pourcentage de participant, pour SCSC, c’est un peu la misère et donc Siphon (ou bas de l’ouragan) pour Thierry, Cédric et Eric Ch. dit Porcu. (Un transfuge, Un lottois, un SCSC pur souche)

Rdv respectivement en ordre inverse rdv à 4h00 et 6 hoo au camping qui est sur la route.

On se note sur le planning. Et donc pour ma part, réveillé dès 04h00 par le départ de Thierry, je m’accroche à mon mousse pour tenir jusque mon départ à 06h00, Bernard passant me chercher.

La route se fait sans encombre jusqu’au parking de la Molière, sur le plateau. Pour la beauté du site, nous croisons sur la route et dans les champs proches de la route, des biches matinales qui nous saluent en passant d’un clignement d’yeux (…de biche bien évidemment)..

Je ne sais si c’est en arrivant au parking ou à l’entrée du trou que nous apprenons que l’équipe « Porcu-Thierry-Cédric » n’a finalement que 45 min d’avance sur nous (au lieu desz 2 heures prévues). Heureusement qu’ils se sont levés en pleine nuit ! En cause un kit pas trop complet de Porcu qui les ont obligé à retourner au gîte pour le compléter (pas le gîte mais le kit de Porcu). D’où petit retard sur les prévisions.

Et donc, Bernard et moi effectuons l’heure et demie de marche d’approche qui sépare le parking de la Molière de l’entrée du trou. On s’est juste un peu perdu sur un petit moment de distraction, mais pas trop, car on a vite récupéré les balises qui … balisaient le chemin.(ii)

Finalement, après près et même un peu plus de deux heures nous arrivons tout guilleret auprès du gouffre. Quand même optimistes pour la marche d’approche ou alors « ils » la font en courant, les autochtones !.. Bref, on s’équipe, on signe le carnet de passage (et on constate donc que les autres sont dans le trou que depuis seulement 40 min avant nous J ) Et on descend. Les puits s’enquillent les uns après les autres, les deux méandres sont parcourus (les doigts dans le nez- enfin pas tous… Mais j’ai vérifié : il est absolument impossible de descendre avec les doigts dans … le nez, M... je m’égare encore ! – reprenons :)). Donc, à un certain moment, je m’étonne même d’une galerie horizontale avant -ce que je pensais- le dernier puits… En fait, ce dernier (l’Aldo) je venais de le descendre. Les 250 m de puits d’entrée étaient passés ! On avait été trop vite ! (Je les compterai mieux à la remontée, ça c’est certain !). Après un ultime ressaut de 2 mètres, nous débouchons et nous nous engageons dans la grande galerie de la rivière sans étoile. Un moment de bonheur et d’émotion pour moi. Devant nous, la grande galerie, puis le lac Cadoux (à sec). Je m’étonne de ne pas voir les habituels canots, puis découvre une toute nouvelle vire équipée qui permet le passage au sec en cas de remplissage du lac. Puis se succède la cascade du gradé ( petit caporal (ou général ?) puis le ressaut de la tyrolienne. Des petits obstacles qui viennent émailler et distraire de cette longue marche dans les éboulis, le long de la rivière. Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone. Tout suffocant et blême,(iii) On finit par la perdre (la rivière) et c’est alors le début de la descente du grand éboulis qui mène jusqu’au bivouac et la salle de 13. Nous croisons des équipes qui remontaient. Ils nous donnent des nouvelles de notre autre équipe de Belges. Ce sont des connaissances de Cédric, spéléos de la même région d’origine (du Lot) La salle des 13, c’était en gros notre objectif. Mais nous décidons de la dépasser, et moi de me dépasser et je me fixe comme objectif de montrer à Bernard cette célèbre concrétion bruyante : « le Vagin » quelques ressaut et un puits plus bas (le grand balcon). Finalement ce n’est

pas tout près de la salle des 13 !. Et c’est donc après la petite séquence photo avec Bernard pour immortaliser la bête que nous décidons de remonter. (je parlais de la concrétion)

Je savais que la remontée allait être éprouvante pour moi en raison de quelques petits problèmes de santé. (Sans m’appesantir sur la question, les effets secondaires d’un traitement médical ont eu pour conséquence une diminution des capacités musculaires qui entraîne la difficulté des muscles à éliminer les toxines engendrées par l’effort. Mais avec un rythme plus adapté et des (courtes) poses plus fréquentes, cela a l’air presque normal. J’avais mis Bernard au courant avant de rentrer dans le trou. Je profite de ces lignes pour le remercier encore de la patience qu’il a eu à mon égard en adoptant mon rythme). Nous croisons encore une autre équipe de filles au niveau de la cascade de la tyrolienne qui n’avait plus l’air d’avancer. (l’équipe qui n’avait plus l’air d’avancer, la cascade quant à elle restait bien sur place.) Mais des fois avec la fatigue on a l’impression que des choses se déplacent, et il peut arriver que l’on parle aux cailloux- mais je m’égare encore, et ce n’est pas le moment puisqu’il nous faut tourner à droite dans l’éboulis- Ce que l’on se garde bien entendu de faire, et, on a droit au tour gratuit d’un énorme bloc qui nous ramène sur le groupe en question. ). (C’est par où ?, c’est par là !, merci, on voulait juste en être sûr !) Elles s’apprêtaient à faire une longue pose. (Je pense que leur objectif n’était pas vraiment le fond !). Et puis, enfin, le bas des puits.

Là, même Thierry n’aurait pas pu le rater, vu la rubalise en travers de la galerie ! Par contre, il n’avait pas vu la tente-point chaud !

On commence par l’Aldo le Magnifique. (On n’a pas trop le choix non plus) A la remontée on a tout le temps de l’admirer (surtout moi). Dans la littérature sur le Berger il est dit que c’est le plus grand. 41 mètres !... C’est rassurant pour les autres qui de par cette définition sont donc plus petits. Et c’est la vérité vraie, les autres ne font que maximum 38 mètres ! (ouf !) Et c’est donc avec cette pensée réconfortante qu’à la sortie de l’Aldo on s’enfile allégrement les ressauts de l’Aldo pour déboucher sur la base du puits Gontard. Magnifique P38 plein pot. Jolies cannelures de dissolution. Bagatelles que ces 38 m. (Les doigts dans le nez. .. je me suis déjà exprimé à ce sujet ! )On a même le luxe de pouvoir choisir sa corde : avec ou sans fractio !. Je choisi donc la plus facile et bingo, c’est celle avec Fractio !. Ensuite méandre, court, un peu exposé au début en sortie de puits, mais très bien équipé. On en sort dignement pour se reposer avec le puits Garby (36.5m) C’est précis, et le « cinquante centimètre », on le sent bien dans les cuisses ! Mais les réjouissances continuent avec le grand méandre. Celui-ci semble bien long au retour avec parfois des interrogations : elle est où la corde ? On est à la bonne hauteur ? T’es sûr ? Qu’est-ce que tu fais là au fond, toi ? Et l’inverse, que fais-tu là au plafond ? Tiens ce n’est pas équipé ? Ha si, 3 m plus bas !. Bref, on est content d’arriver au puits du Cairn. Photo, (ratée bien entendu). Puis les ressauts Holidays on Ice (non : without Ice), et enfin le puits Ruiz, dont le sommet était jadis occupé par une plateforme en bois pas rassurante qui a fini par dégringoler au fond. On suit donc le même chemin que la plateforme mais en sens inverse, et on se retrouve dehors à la lumière du jour. Le dernier ressaut et hop, Il est 20h00, nous avons passé 11hoo sous terre, youpie ! Y’a pire !

On se change un minimum et on attaque le retour par le même chemin que l’aller. Et il semble si long, si long, ce chemin ! Surtout la partie sur le chemin carrossable…Ce doit être la fatigue de la journée qui nous fait sembler ce trajet si long. Plus de deux heures de marche, et pourtant pas en traînant.

Finalement un peu avant que le désespoir nous submerge et nous fasse même envisager de faire demi-tour pour chercher à voir si nous n’avions pas oublié une bifurcation, nous apercevons la barrière qui délimite la prairie qui jouxte le parking de la Molière. Ouf. Encore un effort sur huit ou neuf cent mètres et nous regagnons les voitures, ensuite, de retour au camping, moi mon mousse et ma tente et Bernard sa moitié (à chacun son confort !) qui tournait certainement en rond depuis le début de la soirée... (la moitié, pas le confort)

Nous apprendrons le lendemain que nous avions fait le chemin carrossable utilisés par les services de secours et le camion qui a permis l’acheminement du matos d’équipement. Soit au bas mot 2 à 3 Km en plus. Le chemin carrossable devait être suivi sur 100 m seulement, pouis un ebifurcation (bien indiquée) nous envoyait vers un petit sentier vers le plateau du Sornin. (Qui plus est, c’était -comme le port-Salut- marqué dessus !)

L’équipe Porcu-Thierry-Cédric est rentée vers les 06h00 du mat . (En suivant le bon sentier, eux !)

Nous avons erré un peu style « Le retour du Zombie » dans le camping le lendemain, apéroté chez Rémy, échanges d’impressions et de bières, etc…Puis bonne nuit avant d’attaquer le retour en Belgique.

Jo

i Aloî Alzeimer…
ii On apprendra plus tard que ce n’était pas simplement « un peu perdu »….
iii Verlaine…



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