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Date : 11/15/2014
Lieu : Lustin.
Activité : Trou d'Haquin.

Description :

Participants : greg-Manu-Anthony-léon-Ben-Doris.

Trou d'Haquin - galerie des trompettes et nouveau réseau

C'est l'histoire d'une sortie au Béron Ry qui, drache nationale oblige, se transforme en l'espace de quelques heures en Abîme de Lesves puis finalement en Trou d'Haquin. Sage décision, Vu comme ce dernier "crache" sous la pression du ruisseau, on peut s'imaginer que le Béron ou l'Abîme se seraient vites transformés en enfers aquatiques.

Nous sommes donc partis pour le nouveau réseau via la galerie des trompettes.

Même si nous n'avions prévu que du matériel pour une progression verticale, nous ne sommes plus à une improvisation près et Léon, Doris et Ben partent avec quelques minutes d'avance pour équiper.

Sous le regard bienveillant des Meta Menardi (des araignées quoi!) et des Salamandres, nous progressons de manière fluide. Après avoir traversé la fameuse galerie des Trompettes, baptisée de la sorte à cause de son profil de tube régulier percé de quelques trous bien ronds, nous franchissons quelques vires et après une dernière descente sur corde, le groupe se retrouve dans la salle de la cascade.

Il faut à présent emprunter un tunnel creusé à la force des petits bras des générations de spéléos qui nous ont précédé avant d'arriver à la rivière. Au programme, le fameux pas du géant (effectivement plus facile à franchir quand on a une grande allonge!), du ramping et quelques contorsions dignes d'un grand maître du Yoga Karstique.

Malheureusement, les étroitures suivantes sont noyées et quitte à décevoir les amateurs d'apnée et de passages étroits, nous devons faire demi-tour. Le déséquipement se passe lentement mais bien. Je mets tout ce temps à profit pour m'empétrer correctement sur une longe que j'avais placé trop haut et, de la sorte, pouvoir tester les capacités de coaching sur corde de Greg.

La sortie n'est plus qu'une formalité. Anthony gagne au jeu du cadenas et c'est autour d'un café-grappa made in Léon que nous "débriefons" la sortie du jour.

Manu.


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Cela fait déjà trois fois que j’ai failli écraser ce chien crasseux qui n’a de cesse de tourner autour de ma voiture alors que je progresse, perdu, dans les rues de Lesves.

Je fini par immobiliser mon véhicule au seul endroit où il est possible de se garer. Mon auto, maintenant parquée, n’intéresse plus le batard qui repart de là où il est venu.

Le temps est grisâtre aujourd’hui et une fine pluie recouvre le paysage rural. Aujourd’hui, nous devons visiter un gouffre. Je n’ai encore jamais fait ce type de sortie et je suis curieux de vivre cette nouvelle expérience.

Alors que je me demande si je suis au bon point de rendez-vous, un véhicule s’approche. Je reconnais tout de suite Ben et Léon à l’intérieur, accompagné de Doris. Ils se garent derrière moi. Je vais les rejoindre. Ben est au téléphone. De ce que j’ai cru comprendre, il explique à Greg qu’il ne sait pas nager et il craint que l’Abîme de Lesves soit innondé à cause des pluies récentes.

Après quelques minutes de conversation, il est convenu de se retrouver au trou d’Haquin.

Sur place, Greg nous retrouve avec Manu. Après avoir préparé les kits pour cette sortie improvisée, il s’équipe tandis que Doris, Ben et Léon partent devant pour équiper la cavité. Mais ces derniers reviennent très vite, inquiets. En effet, ils ont vu des panneaux alertant que nous nous trouvons dans une période de chasse et ils craignent de se faire tirer comme des lapins. Nous leur expliquons qu’avec leur combinaison rouge et leur frontale, ils ne risquent rien, à moins d’imiter le brame du cerf.

Une fois équipé, Greg, Manu et moi rentrons dans la grotte. La rivière située à l’entrée, plus animée que jamais, s’engouffre dans la cavité dont la soif ne semble jamais satisfaite.

A l’intérieur, on se rend compte que le cours d’eau a insufflé une vie nouvelle à la grotte qui parle désormais la langue des cascades. Au moment même où nous avons franchi le seuil de la grotte, nous sommes devenus les témoins privilégiés de ce spectacle intime qu’est la formation lente et progressive des cavités souterraine par le biais de ces phénomènes géologiques. Sous nos yeux, la rivière continuait lentement d’éroder la roche pour lui donner une forme nouvelle.

Nous retrouvons plus loin le reste de l’équipe qui continuait d’installer les cordes. Lors de cette sortie j’ai pu mettre en pratique quasiment tout ce que j’avais appris quelques jours plus tôt à la basilique de Koekelberg, à mon plus grand plaisir ! Progresser sur des vires n’avait plus de secrets pour moi et l’emploi du croll, du basic et du descendeur se faisait naturellement.

La formation que j’avais reçue de Greg faisait que je me sentais à l’aise lors de tous les passages techniques sur cordes. Durant toute l’exploration de la cavité, nous avons pu bénéficier du chant des rivières souterraines.

Sur le chemin du retour, nous rencontrons une autre espèce cavernicole venu s’ajouter à l’écosystème de la grotte : des hollandais.
Comme je le disais, la grotte n’avait jamais été aussi vivante !

Tandis que je progresse vers la sortie, j’aperçois un drôle d’objet suspendu au-dessus de moi : une pinata. Celle-ci avait probablement été placée par les hollandais. Je sens déjà en moi mon sang se charger d’insuline à l’idée de dévorer toutes les confiseries s’y trouvant et cherche un objet contendant avec lequel faire éclater la pinata me surplombant.

Soudain, je vois Greg escalader la paroi rocheuse pour atteindre celle-ci. Le président avait-il l’intention de me coiffer au poteau afin de garder pour lui toutes les sucreries ?
Ni une, ni deux, je commence à m’accrocher à la corde pour rejoindre la pinata, déterminé moi aussi à avoir ma part de diabète ! Je suis arrêté net lorsque la pinata se mit à parler avec voix de Manu qui s’était en fait coincé en hauteur.

Le petit incident résolu, nous continuons notre ascension vers la sortie. Greg me propose alors de déséquiper la paroi. Il me tend pour cela une clé permettant d’enlever la vis maintenant la plaquette à la paroi.
Je m’attelle avec enthousiasme à la tâche, heureux d’en apprendre un peu plus sur la spéléo.

Je commence à dévisser avec beaucoup de prudence la vis à l’aide de la clé pour ensuite continuer à la main, une fois celle-ci devenue plus lâche. J’apprécie chaque moment de l’opération : le frottement de la vis dans son filet, le suspense de savoir si ce tour sera le dernier ou non, le claquement de la plaquette contre la roche, la pression de la vis contre mes doigts gantés. Je me mets à rêver tout en me demandant si la vis sera longue ou non. Quelle taille peut bien faire ce genre de vis ? Trois centimètres ? Cinq ? Sept ? Plus ? Je réfléchis à celles que j’ai déjà pu voir chez Hubo. Il en existe de toutes les tailles.

Impossible pour moi de me faire une idée. Je me tiens prêt à la réceptionner à tout moment. Cette vis me rappel soudain ma mère. Cela fait longtemps que je ne lui ai plus rendu visite. Je me rappelle qu’un jour je… « Bon, laisse, c’est moi qui vais le faire » me dit Greg. La suite du déséquipement s’est passée beaucoup plus vite.

C’est mouillé que nous sommes sorti de la grotte et sans aucun regret quant au changement de programme.

Anthony D.

TPST : 5h00.

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