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Date : 9/28/2013
Lieu : Port-en Bessin. Normandie.
Activité : Les Pertes de l'Aure.

Description :

Participants : Greg-Porcu-Léon-Jef-Martin-Claudine-Pierre Etienne. Notre guide : Sylvain.




Description géologique
La partie aval du cours de la rivière l'Aure constitue le système karstique le plus développé de Basse-Normandie. Ce système s'est développé au cours du Quaternaire dans les formations calcaires de la couverture jurassique du Bessin.
Après un trajet orienté du Sud vers le Nord, 3 km avant d'atteindre le littoral de la Manche, l'Aure rencontre un escarpement d'une cinquantaine de mètres de hauteur, orienté Est-Ouest, constitué par la formation des Marnes de Port-en-Bessin, d'âge Bathonien, surmontant la formation des Calcaires à spongiaires, d'âge Bajocien supérieur. Les eaux de l'Aure, après avoir longé ce relief vers l'Ouest sur 3 km, s'infiltrent dans les Calcaires à spongiaires très fracturés qui affleurent à ce niveau et s'enfoncent de quelques mètres à la faveur d'une faille Est-Ouest qui a abaissé le compartiment nord.
Plusieurs pertes jalonnent le cours de l'Aure sur environ 600 m : les pertes Tourneresses, Grippe Sulais et de la Fosse Soucy. En période d'étiage et de débit moyen, l'Aure disparait dans ces pertes, et le réseau hydrographique est souterrain. En période de crue, les conduits souterrains sont saturés, les pertes sont submergées et la rivière inonde les herbages environnants et la route, une partie de l'eau alimente des bétoires très actives, l'autre partie s'écoule en surface vers l'Ouest.
Dans son parcours souterrain, l'Aure a créé un réseau de galeries et de cavités, dont la partie aval est soumise à l'influence des marées. La rivière emprunte ce réseau karstique pour ressortir au Nord sur le littoral. De nombreuses bétoires jalonnent ce trajet souterrain, dont certaines ont occasionné des effondrements en surface.
Sur le platier rocheux de Port-en-Bessin et dans l'avant-port, situé à l'aval des pertes, les eaux de l'Aure surgissent au sommet du Calcaire à spongiaires. Ces résurgences constituent plusieurs groupes dont certains sont les exutoires de galeries souterraines bien identifiées à l'aide de traceurs colorés.


Compte rendu :

Que dire de cette sortie…. Je cherche, il y a tant de choses à dire que je n’oublierai jamais.

Le réseau des Pertes de l’Aure est un réseau actif dans la majeure partie de son développement, on totalise +/-5 km. A une altitude de 5 mètres au-dessus du niveau de la mer, il est donc soumis aux marées, il faut donc préalablement se renseigner et surveiller la météo.

L’accès au réseau se fait par une bouche d’égout sur le trottoir de la rue principale du village d’Escure. Cette bouche est aménagée au-dessus d’un ouvrage destiné à renforcer la route.
Après avoir essayé maintes fois d’ouvrir cette taque en fonte, Sylvain, notre guide fait appel à Jean-Louis Ribot, la légende, descendu + de 260 fois dans la cavité.
Une légende, je vous le dit ! Qui d’un coup de pouce, du moins je pense que c’est le pouce, nous ouvre la trappe, où Léon Le Vieux, Jef le policier « perceur de coffre » et notre ami de poids, Pierre-Etienne, en s’y mettant à trois et j’oubliais, Sylvain, avait à peine réussi à la lever, de deux centimètres.

La caverne d’Alli baba ouverte, on fonce, du moins, on avance vite, pourquoi si vite !!!! Parce que Pierre-Etienne, a pas encore compris, « ON le voulait pas avec »…. pour la visite, on lui a fait croire, une histoire de marée, avec de l’eau qui monte et que l’on avait un créneau de 6h max, et on avait déjà perdu une heure avec la bande de Chippendales qui essayait d’ouvrir la caverne Ali baba…. Heu vous me suivez ?
Parce que Pierre-Etienne, ne suit plus, après 40 mètres dans la cavité, il a été contraint de faire demi-tour….. Tout le monde là regardé méchamment à ce moment-là….. QUEL VEINARD ! En ce le disant dans sa tête, car Sylvain, nous observe, sauf Léon, lui quand il le pense dans sa tête, il a un trou, on ne sait pas où il est le trou, mais le dit haut et fort « Quel Veinard »…. Cela passe tout seul.

Après un bon coup dans le ventre de Léon, en lui disant : « Mais, tais toi le Vieux », je me retourne et je souris à Sylvain, je souris bêtement, comme je sais le faire….. Bon ce n’est pas tout cela faut y aller car bientôt la marée va monter et un paquebot va nous passer dessus…… Ooooohhhhh quel humour, je vous assure c’est une blague, le seul bateau qui peut passer, c’est un bateau en papier… Chuuuut je ne vous en dit pas plus….. Chuuuutttt.

Bon une chose de faites, on a éliminé Pierre-Etienne, après 40 mètres, « Tiens je me suis baissé…. », Je ne l’avais pas remarqué au début j’étais debout sur une échelle et je me suis allongé dans la boue et puis je me suis retrouvé dans 3 cm d’eau couché, et parfois à quatre pates.
Maintenant on arrête de rire, il y a exactement 90 cm, la galerie est large, mais basse, nous sommes dans la galerie de Niphargus. Le cheminement se fait, en suivant un chenal formé de cupules et de marmites acérés…. Purée que c’est difficile je me le dis tout bas, et je regarde Sylvain en souriant.
Derrière j’entends, le Vieux, qui jure, « nom de dieu, on m’a dit que c’était une rivière souterraine ».
Moi je continue à sourire, enfin, sourire couché. Bon on arrive ensuite à la Rivière des Anguilles, (il y en a) nous avançons plus difficilement car sur notre amplitude à nous relever de 90 cm on a des marmites au sol profondes de 50 cm. Alors je ne vous raconte pas, ramper sur les bords de marmites coupantes, en étant allonger, en néo, avec des anguilles électriques….oui oui « électrique » je vous le dit….et le Vieux, derrière qui pense….mais le trou….dans sa tête…lui fait sortir ces paroles… « Bordel de merde, c’est quoi ce Bazard…..et où est ce que l’on nage »

Ah oui, c’est vrai, « Dit Sylvain, on ne devait pas nager un peu, je pense que tu me l’avais dit, Noannnnn ? » je souris quand je le lui demande….
Nous arrivons à la Rivière des Biefs, le niveau est haut ou le plafond est bas, c’est un peu comme on veut en fait, je n’ai toujours pas bien compris : Si c’était le niveau d’eau qui était Haut, ou bien, le Plafond qui était BAS. Je ne sais pas, je ne sais pas, Léon t’en pense quoi ? « Eh oh quoi, tu ne veux plus me parler ? Tu râles ? Pardon je n’avais vu que tu étais couché dans l’eau Léon attend je te laisse sortir de tes 30 cm ».
On nous apprend aussi au rayon des bonnes nouvelles que nous sommes à l’endroit où la configuration est la plus haute, car partout ailleurs on se situe entre 30cm et 1m20.

Sérieusement maintenant : La découverte de cet univers a quelque chose d’hallucinant. Tout ici est tellement insolite que l’endroit semble hostile. Les parois déchiquetées, les lames tranchantes, les cailloux pointus, la rivière qui coule et vous allongé au milieu de tout cela, ce n’est guère engageant.
Nous arrivons ensuite au carrefour : où nous nous divisons en deux groupes.
Porcu, moi et Sylvain restons ensemble, car nous sourions, c’est vrai bêtement, je le reconnais, mais on sourit. Les autres on sait pas pourquoi, ne veulent pas venir avec nous, ils semblent affecté, par la disparition de Pierre-Etienne, qui rate quelque chose, ils sont tristes. Claudine cherche dans son kit, je veux dire le Linceul, qui ressemble à un kit en lambeau, quelque chose qui la rattacherait à Pierre-Etienne. Mais rien, Léon qui a toujours un trou dans sa tête, pense et donc dis, « Pouuufff pourquoi penser à lui ici, on dirait Hiroshima….c’est débile » Léon et son équipe s’engage dans une des joyeusetés de cette grotte : la Galerie des Anastomoses. Quel programme, mais quel programme, alors là, c’est encore mieux, il n’y a plus une goutte, mais plus rien….par contre cela ressemble à une forêt de pierres coupantes et tous les arbres sont de tailles différentes….vous voyez le tableau.
Ça pique, ça tranche, ça coupe, ça fait mal, car « ça », c’est la roche torturée par le passage de l’eau.
On ne saura jamais où Léon le Vieux ira, mais mon petit doigt me dit qu’il n’y a pas été bien loin, dans les Anasmastotortures.
Nous nous sourions, presque plus Porcu que moi, moi j’en ai marre de sourire, on y est à l’endroit où l’on nage….je ne nage pas moi, je ne flotte pas non plus, j’ai mes genoux qui tape dans les rochers coupants, car il y a 30 à 50 cm de flotte et j’ai ma tête qui flotte, mais mon corps coule à pic et se tape dans toutes ces merdes de roches. Bordel !

Au fait je ne vous l’ai pas dit, mais je n’ai pas encore réussi à me mettre debout, c’est cool, suis toujours couché, je croirais à la fin que je ressemble à Porcu lors des soirées d’hiver, au pied de sa télé, avec madame, sur sa peau de mouton blanc retournée, qui sent le bouc.

On avance car Sylvain à un objectif, faire des photos, j’ai oublié de vous dire Sylvain est photographe spéléo, un peu comme moi, mais moi je suis incapable de sortir mon appareil, d’abord j’ai plus de kit, il est fondu.
Nous arrivons à la première salle d’éboulis, purée, je me mets DEBOUT, sur 1 mètre. Et puis cela recommence sur 100 mètres, rivière 30 cm, cailloux coupants, rochers délités, dents de requins, vasques, vous mettez le tout dans un shaker, couché, et vous obtenez les Pertes de l’Aure.

Nous arrivons à la deuxième salle d’éboulis où je me mets debout sur 30 cm et puis couché. Nous n’irons pas plus loin, nous effectuerons quelques étapes photos au retour pendant 01h30 de pauses photos au total.
Le retour est forcément un peu plus difficile car nous devons lutter contre la force du courant, alors couché, ce n’est pas très évident.

Merci à toi Sylvain, car il faut du courage pour être guide aux Pertes de l’Aure et supporté une bande de fous comme nous.


TP sur les genoux : 6h00.

Greg


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