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Date : 2/14/2013
Lieu : Arbecey. Haute Saône.
Activité : La rivière du Chaland.

Description :

Nous voici à cette deuxième édition des Chaland en moins d'un an !
Cette fois-ci, il fait un tantinet plus froid, 30°C la dernière fois contre -13°C ce jour.
Comme la dernière fois, je ne mets pas de néo, ce que je vais regretter plus tard...

L'équipe se compose de Greg, Hughes, Toutoune, Stéphane, Denis, Julien, Vanessa, Léon et moi-même.

Une équipe de spéléo Allemands est déjà sur place.

Tout le monde est relativement pressé d'être sous terre afin de bénéficier d'une température plus clémente, mais quelques petits soucis d'éclairage nous retardent et nous gèlent un peu plus, je n'en peux plus tellement j'ai froid.

Je rentre le dernier dans la cavité, le petit tunnel qui relie la base du puits aux échelles est le pire de tout, une aspiration d'air froid gèle fortement les mains, faut pas rester là.

En bas, on laisse le matériel car, il n'est plus nécessaire. Il y a visiblement plus d'eau, plus de courant, il fait plus froid que l'été dernier. J'essaie de me convaincre que n'avoir pas mis de néoprène était un bon choix, mais au fond de moi je regrette déjà ce choix.

Nous progressons dans une espèce de brume froide où les gouttelettes en suspension sont presque visibles à l'œil nu.

Je dois négocier les passages profonds afin de limiter le temps que j'y passe, tellement j'ai froid et crains d'être en sérieuse difficulté si quelqu'un n'avançait plus devant moi. Ca va encore mais plus on va vite, mieux c'est pour moi afin de me réchauffer.

Une fois à la jonction entre l'actif et le semi-fossile, qui lui part à gauche, nous décidons d'aller jusqu'au fond de l'actif, c'est pas très long mais ça vaut la peine, cela se termine d'ailleurs par une galerie en forme d'As de Pic assez jolie.

On remonte ce tronçon et nous repartons à droite dans le semi-fossile. Dans cette partie, l'été dernier, il n'y avait que très peu d'eau et une boue profonde présente tout le long.

Aujourd'hui, il y a de l'eau, beaucoup d'eau, il y a même des passages où nous devons nous immerger bien au-dessus du nombril. Heureusement, cette eau provient de percolation et est nettement moins froide que celle de la rivière.

Au bout d'un peu plus d'une heure, on arrive dans une partie plus sèche si on peut dire, nous arrivons dans la boue, c'est moins joli, c'est plus épuisant, mais cela me convient parfaitement, je vais enfin pouvoir me réchauffer.

S'en suit quelques escalades de buttes boueuses où les moins expérimentés ont quelques difficultés et se font aider.

Certains membres de l'équipe commencent à présenter des signes de fatigue assez reconnaissables, ils zigzaguent, se prennent les pieds dans les trous, arborent une mine « au bout du rouleau ». Nous leur demandons régulièrement s'ils sont fatigués, mais en fait nous commençons à nous demander à quel moment il va falloir gérer un demi-tour.

On essaie malgré tout de pousser tout le monde à arriver au bivouac. Le bivouac se situe au sommet d'une butte glaiseuse haute et très glissante. Certains n'arrivent même pas à monter jusqu'au bivouac, il est clair qu'une équipe de retour doit s'organiser.

Comme je perçois que Greg a vraiment envie d'aller au fond, je lui propose d'accompagner les plus fatigués pour le demi-tour.

Mais finalement, vu qu'entre nous deux, seul moi a le gabarit pour atteindre la salle mikado, on convient que je continue.

Léon, l'équipe de toutoune et moi-même progressons alors dans une partie de la cavité particulièrement concrétionnée. Stéphane prend quelques photos. On a toujours l'impression qu'on est au bout, mais finalement c'est quand même assez long....

Nous voici à l'étroiture de fin, j'enlève mon matos et grâce au pilotage à distance de Stéphane qui m'indique la partie la plus large depuis où il se trouve, je la passe sans trop de difficulté, elle me parait même plus facile à passer que la première fois.

Stéphane me suit et récupère l'appareil photo du club que j'ai perdu dans l'étroiture, comme il était impossible de le garder en poche, je l'ai fixé à mon casque que je tenais devant moi, il a du se détacher pendant je faisais mon ramping...

On débouche dans un laminoir qui se rétrécit à droite. A gauche, on remarque un accès à un niveau plus bas (1m plus bas) que je n'avais pas exploré la dernière fois. Et c'est dans cette partie qu'une coulée de calcite est visible et nous permet d'accéder au réseau du mikado.

Je crie à Stéphane que j'ai trouvé le passage, mais le malheureux est pris de crampes musculaires et décide de rebrousser chemin. Je m'engage donc seul dans le réseau.

Au dessus de la coulée de calcite, on arrive directement sur un premier mikado constitué de fistuleuses décrochées, il y a peut-être une dizaine de fistuleuses de 30-40cm de long. Ensuite on arrive sur du balisage qui nous fait contourner une importante coulée stalagmitique, près de laquelle on découvre un deuxième mikado, plus grand et plus blanc.

Etant seul, je ne me sens pas très à l'aise, je me dis que si je tombais personne ne saurai venir m'aider, mais la curiosité me pousse à parcourir quelques centaines de mètres dans ce réseau particulier.

C'est long, large, haut, avec peu de traces de passage, la forme de la galerie est assez particulière, un peu en forme d'As de Pic à nouveau, et relativement rectiligne ce qui permet de l'apprécier pleinement.

Je ne veux pas faire attendre trop longtemps mes compagnons bloqués juste avant ce magnifique réseau que seuls les meilleurs spéléos du monde verront.

Le retour est assez évident, effectivement, je n'ai plus qu'à suivre les ondes de chocs provoquées par Léon qui se tape la tête au mur (de l'étroiture) en espérant que les dieux troglodytes lui permettrons de rentrer dans le club sélect dont je fais déjà parti.

Pour le retour, nous nous déplaçons assez vite, ce qui m'arrange bien, j'ai toujours aussi froid !

En approchant de l'entrée, nous ressentons clairement l'air glacé de l'extérieur, l'eau est piquante sur les jambes et l'air contient de plus en plus d'embruns.

TPST : 9h

Michel



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