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Date : 10/28/2012
Lieu : Martel. Lot.
Activité : Mirandol.

Description :

Participants : Greg-Léon-Tof-Claudine-Doris-Pierre Etienne-Nico-Zeb-Jonathan-Junior.



L’Event de Mirandol n’est pas une cavité comme les autres. Il a été pour nous le théâtre d’une expérience mystique : la rencontre avec le Saint Protecteur des spéléologues. Il nous est apparu une première fois sur les hauteurs de Martel, à quelques centaines de mètres de la grotte.


Le contexte du miracle: c’est le premier jour de l’expé Toussaint, nous sommes fraichement débarqués du nord pluvieux, prêts à explorer les profondeurs du Lot. Entre 9h et 10h, nous arrêtons les voitures aux abords d’une belle maison d’allure ancienne, et là, « Il » nous apparait sur le palier de sa porte ! Saint Hervé Lacarrière, ancien plongeur spéléo et propriétaire de Mirandol !

N’imaginez pas un vieux saint rabougri, non ! Hervé Lacarrière est à la spéléo ce que Belmondo est au cinéma, à ses heures de gloires : classe et puissance ! Impression confirmée par une poignée de main franche, qui vous rappelle la longue route à parcourir avant de devenir un homme, un vrai ! Et pourtant, cette même main nous invite à entrer, et nous propose un bon café !


Nous quittons ce nid douillet, presque à regret, pour nous poser le long d’un chemin de fer, à côté duquel se situe l’entrée de Mirandol. Pas de TGV, rassurez-vous, seulement le train touristique de la région (et devinez qui fait partie des membres fondateurs de ce train ?).


En route pour cette première journée d’expé ! La jauge d’énergie est au maximum pour tout le monde ! On sort fièrement ses nouveaux accessoires : bottes renforcées pour certains, chaussures de marche pour d’autres !
Outre l’objectif d’aller au fond, cette sortie possède une mission bonus : découvrir les ossements d’un renard (paix à son âme), dans l’une des galeries fossiles.


C’est parti pour la descente ! On a beau être à 800km de chez soi, les boyaux d’entrée de Mirandol n’ont rien de dépaysant pour nous ! On commence par des petits puits, entrecoupés de méandres étroits. A moins que ce ne soit l’inverse. Quoi qu’il en soit, le ramping se fait tête la première. Une belle entrée en matière pour Barbare qui partage avec Greg l’amour des étroitures. Les puits sont déjà équipés : un confort et un gain de temps appréciable !


Tout à coup, au milieu du méandre, le téléphone arabe fonctionne à plein régime pour faire circuler une consigne: attention à une trémie, un assemblage de pierres instables qui pourrait s’avérer gênant au retour, s’il s’effondrait. Ces pierres sont issues de la désobstruction : tout ce passage a en effet été creusé à coup d’explosifs (les plus attentifs auront aperçus des fils de détonateur !), l’Event ayant été découvert par son siphon aval.


Imperturbable au raffut de notre groupe, une salamandre à robe noire tachée de jaune prend la pose. J’en connais certains qui aimeraient être aussi à l’aise dans les étroitures !
Ramping, ramping encore et à nouveau. Enfin on peut se relever ! Une dernière petite vire, un puits d’une dizaine de mètres, et nous voilà dans une grande galerie boueuse, plus ou moins fossile. Avant de nous diriger vers la rivière active, nous partons sur notre droite et nous poussons jusqu’à la vaste Salle de l’Hydromante, remplie d’éboulis, à quelques minutes de là. En faisant le tour, nous découvrons une colonie de sapins d’argiles, puis nous nous retrouvons devant le siphon aval. C’est par là que des plongeurs ont découvert Mirandol.


Nous faisons demi-tour, et nous commençons l’exploration du réseau. Dans un premier temps, Mirandol se présente comme une haute galerie tapissée de boue. On avance en troupeau de spéléos, accompagné de « splotchs » plus ou moins sonores, selon la consistance de la boue.

Difficile de se rappeler de tous les détails après une semaine complète de spéléo ! Avant que nous ayons atteint une voûte basse, je n’étais pas particulièrement emballé par Mirandol. Heureusement, le passage de la voûte change tout ! Sur la droite s’est creusée une galerie fossile que nous visiterons au retour. Mais pour le moment, nous continuons tout droit. Mirandol reste globalement une galerie assez haute. Pas de concrétions tape-à-l’œil. Ici, les stars sont les parois rocheuses découpées, aux couleurs variées, du rouge brunâtre au brun lumineux, loin des teintes ternes que l’on peut voir dans d’autres grottes.
Nous avons les pieds dans l’eau, mais de mémoire, jamais le niveau n’a nécessité la néoprène. La balade offre une belle variété de sols différents : du sable, des gravillons ou des rochers, il y en a pour tout le monde !


La salle du chaos attire notre attention à la fois par son caractère…chaotique, mais aussi par son emplacement : nous sommes 125 mètres sous la maison d’Hervé! Peut-être percera-t-il un jour un puits qui mènera directement à cette salle. Imaginez le service de restauration que cela pourrait être ! On pourrait se faire descendre des thermos de café ou des barils de bière !


Nous découvrons ensuite une autre facette de Mirandol : les gours et les petites fontaines. Enfin, on passe une énorme concrétion, couchée dans le lit de la rivière et un peu plus loin, nous atteignons la salle du siphon amont. Sa forme évoque celle d’un croissant, très à propos pour notre pause « dîner » (ou « déjeuner », pour nos camarades français).


Avant de partir, c’est la traditionnelle photo de groupe. Pour le coup, je suis promu assistant flash (une étape obligatoire vers la présidence du club :D ?). J’ai beau illuminer la salle je ne brille pas par mes talents de flasheur. Les photos ont un aspect surnaturel, des grosses boules de feu apparaissent dessus. Enfin, dans ces cas-là, on dit « bah, c’est artistique ! »


Nous marchons, nous marchons. STOP ! L’arrêt demandé par Greg. Nous sortons les bidons, Gluten (Jonathan) et Tof prennent la pause, CLIC, le flash fonctionne, on remballe tout, on repart. On marche, on marche, STOP ! Photo ! On repart. (x 10)


De retour à la voûte basse, nous nous engageons dans la galerie fossile, remplie de boue gluante. Ca tombe bien, moi aussi je me trouvais trop propre ! Cette partie n’est pas bien longue. Rapidement, nous arrivons à un endroit qui surplombe la rivière. Petite hésitation : ce passage devrait nous permettre de shunter la voûte et une partie de la galerie, mais nous ne sommes pas sûrs. Pas grave, au pire, on remontera ! Chacun à notre tour, nous sautons dans la rivière avec l’élégance propre au monde de la spéléologie. Bien entendu, j’atterris dans l’eau boueuse… à moins de 10 cm de la bande de sable que je visais. Enfin, il parait que la boue est bonne pour la peau, les éclaboussures sur mon visage ne peuvent que m’être bénéfique je suppose !


Par contre, pas de nouvelles du renard qui devait être dans cette galerie. Soit un squelette de renard se promène dans Mirandol, soit nous n’avons pas été au bon endroit !
Nous voilà en bas des puits d’entrée ! Nous entamons notre ascension, et bientôt, un petit train-train se met en place : ramping, puits, jumar et croll, ramping, (s*** de kit qui se coince), puits, jumar et croll, ramping, ramping encore, (c*** de kit qui se coince), nouveau puits, salamandre toujours au même endroit (feignasse va !), ramping, puits.


Je remonte à l’air libre, et je suis accueilli par Zeb et Junior. J’ai l’intention d’attendre Tof et Gluten, les deux derniers (solidarité spéléologique oblige), mais j’apprends qu’un nouveau miracle s’est produit : notre saint protecteur est à nouveau parmi nous. Plus fort que Jésus, il a multiplié les pains, changé notre eau en vin, et en plus apporté du foie gras et du cake. Entre foie gras et absence de Gluten, excusez-moi, mais mon choix est vite fait !
C’est décidé, ce soir, je me remets à prier !
Amen !

Nicolas

TPST : 7H00.

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