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Date : 5/27/2012
Lieu : Montrond-le-Chateau. Doubs.
Activité : Les Ordons.

Description :

Participants : Greg-Ben-Porcu-Léon-Doris-Pierre Etienne-Claudine-Nico.


Vadrouille à Nans-sous-Sainte-Anne


Pour ce deuxième jour d’expé, nous avons prévu un programme plus léger, histoire de se remettre des efforts consentis la veille à Chauveroche.

Début de matinée, nous partons en vadrouille à Nans- sous- Sainte- Anne. Premier arrêt : une laiterie artisanale, pas loin de la mairie, qui permet à chacun de faire le plein de fromages régionaux. Sur le parking, nous croisons quelques personnes qui profitent du beau temps pour faire la Via Ferrata, mais nous ne les suivrons pas, malgré les demandes de Ben !

Nous empruntons ensuite un sentier forestier en bordure du village, qui longe une petite rivière. Un peu plus loin, nous découvrons une cascade : c’est la sortie du Verneau souterrain, par laquelle on ne peut sortir qu’en cas de très faible quantité d’eau.
En retournant vers le village, Greg nous montre l’indicateur de crue du Verneau.

Prochaine étape : la Source du Lison, dans les environs du village. Au milieu d’un cadre très verdoyant, encerclé par les falaises, nous arrivons au pied d’une splendide cascade. Ce n’est pas pour rien que la Source du Lison est l’une des plus grandes résurgences du Doubs. Chaque année, elle attire des équipes de plongeurs étrangers (Américains, Australiens,…) qui cherchent à en percer ses mystères. Ces plongeurs utilisent une entrée accessible au fond d’un grand creux non loin de là.

Nous nous rendons enfin à la Grotte Sarrazine, à 10 minutes à pied. Un cheminement dans une partie boisée, une dernière pente à gravir… et c’est la claque. Devant nous, un énorme porche d’entrée, haut d’approximativement 135 mètres, qui semble vouloir nous avaler tout cru. Gigantesque, l’entrée de la Grotte Sarrazine est la plus grande du Doubs. Et pourtant, malgré sa taille, il faut presque avoir le nez dedans pour l’apercevoir ! Pour les plus casse-cous, la descente du porche, sur corde, est à nouveau autorisée. Nous ne sommes pas équipés pour aller plus loin, et repartons.

La partie touristique est terminée, en route pour les Ordons ! Nous comptons y descendre assez rapidement, afin de pouvoir nettoyer le gîte ce soir.


Les Ordons
Début d’après-midi, nous tournons en rond dans les environs du village de Montrond, afin de trouver le sentier karstique qui nous mènera au gouffre. Après des recherches infructueuses, nous retournons au village, en quête d’informations.
Par une drôle de coïncidence, Greg intercepte un automobiliste qui s’avèrera être le fils d’un vieux monsieur auprès duquel Doris est justement en train de se renseigner !

Nous connaissons à présent le chemin, mais un groupe de Suisses allemands explore le gouffre en ce moment. Pas grave, nous attendrons qu’ils aient fini, nous prendrons notre temps pour préparer notre matériel. Nous avons simplement besoin des cordes dans la remorque.

Les cordes ?

Dans la tête de Greg, c’est le flash, plus lumineux que celui de sa Scurion : nous avons oublié les cordes au gîte ! Il n’y a plus qu’à faire demi-tour !

Mais le retour est plus tortueux et plus long que prévu ! Un problème mécanique ? Quelqu’un de malade ? Non ! Ben a tout simplement encodé le mauvais village dans son GPS, avec la bénédiction de Léon et Porcu !
Le pauvre Greg, incrédule, ne peut que constater à l’arrivée !
Enfin, ce détour par le gîte aura néanmoins fait le bonheur de Zara, chienne-mascotte de cette expé, et aura permis à chacun de terminer ses boulettes de la veille.

De retour au gouffre des Ordons, un nouvel obstacle se présente : d’autres Suisses allemands sont entrés dans la grotte ! S’ensuit un dialogue franco-allemand surréaliste avec un spéléo resté au sommet du puits, qui ne baragouine que quelques mots de Français, et semble vouloir dire que ses amis sont dans la phase descendante.

C’est le début d’un grand débat, car si l’on ne veut pas attendre, il faut que nous équipions par-dessus eux. Mais doit-on procéder à la belge, c’est-à-dire descendre en retirant leur équipement, ou à la française, en équipant par-dessus leur matériel ?
A moins que nous ne procédions à la suisse, mais nous ne connaissons par leurs règles !

Heureusement, un homme s’extrait du puits d’entrée : apparemment, leur groupe remontait !

Ouf ! Trois personnes en sortiront, de sacrés gaillards, dont l’un est équipé à l’ancienne : lampe aux carbures, baudrier dorsal en chambre à air de vélo, poignée Jumar d’il y a 20 ans,…

Vers 15-16h, nous attaquons enfin le gouffre ! C’est Porcu qui se voit confier la tâche d’équiper. Pour accéder au fond des Ordons, il faut descendre un puits de 7 mètres, assez étroit, parcourir quelques micro vires, puis affronter un puits de plus ou moins 35 mètres.

C’est personnellement mon premier « gros » puits. C’est assez étrange, excitant mais un peu inquiétant de se retrouver « sus-pendu » sur une corde.
Au cours de ma descente, je découvre une vaste salle, haute de 35 mètres. Partout, des colonnes et stalagmites, plus ou moins grandes, sortent du sol accidenté.

Pour un spéléologue, l’entrée est royale. Contrairement à d’autres grottes, dans lesquelles il faut ramper, marcher ou nager des centaines de mètres avant de poser les yeux sur des concrétions, on est, dans les Ordons, d’emblée confronté à une cavité magnifique, alors qu’on n’a pas encore posé le pied sur le sol. Si accessible… et pourtant, combien de personnes ont pu admirer cet endroit ?

A l’époque où la cavité a été découverte, toutes les concrétions y étaient d’un blanc immaculé, mais suite aux nombreuses visites et au manque de respect de certains spéléos, elles ont pris des teintes jaunâtres, et sont tachées par les dépôts de carbures. Aujourd’hui, la cavité est balisée.

Le Gouffre est composé de hautes salles successives sans réelles séparations. Dans chacune des salles, des concrétions ont poussé de manière aléatoire. La beauté de la grotte provient peut-être du fait qu’elle est très « aérée » : de grands espaces, peuplés de colonnes isolées.

Curieusement et contrairement au sol, le plafond est plat comme du béton. A certains endroits, de grosses concrétions se sont écroulées, ou ont chuté du plafond.

Nous progressons sur des roches très glissantes. Des tous les côtés, des colonnes et des coulées, parfois blanchâtres. Difficile de décrire la grotte, on dirait les vestiges d’une civilisation. Je retiens, pour ma part, la concrétion en forme de tête de Saint-Bernard, plantée au milieu d’une salle, ainsi qu’un groupe de colonnes dont la disposition fait penser aux tuyaux d’un orgue. Il ne manque que le clavier, et on pourrait en jouer !


La cavité s’achève abruptement… du moins au premier coup d’œil ! Un examen minutieux permet de déceler un passage étroit et glissant contre la paroi de gauche. Il donne accès à une dernière salle.
Directement sur la droite, une magnifique colonne blanche de plusieurs mètres s’élève vers le plafond. A l’extrémité de la salle, un petit renfoncement contient une drôle de concrétion : au premier abord c’est une sorte de demi-cylindre très lisse.
Lorsqu’on le contourne, on aperçoit une myriade de spaghettis, qui a grandi sous sa protection.


Je suis tout de même surpris d’être déjà au bout, la grotte ne doit pas faire plus de150-200m de long. Elle est splendide, mais très courte. L’image qui symbolise le mieux les Ordons serait, pour moi, celle d’un sanctuaire, en partie saccagé, mais qui a conservé ses plus beaux éléments.

Après la traditionnelle chasse aux photos de Greg, nous entamons la remontée vers la surface. Ben remonte le dernier, en déséquipant.
Pour nous, la journée s’achève par une raclette et une fondue au fromage, au restaurant Le Hameau du Fromage. Le nettoyage du gîte attendra demain !


Nico.

TPST : 3h.

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