Détail du compte rendu
Date : |
4/5/2012 |
Lieu : |
Bidon. Ardèche. |
Activité : |
Traversée Despeysse / Saint Marcel d'Ardèche. |
Description :
Participants : Greg-Morgane-Boulon-Geof-Thierry-Doris-Clémentine.
Après être passé chez nos sympathiques amis Mariet et Hans pour prendre la clé de la plus belle traversé de l’Ardèche, nous empruntons la route en direction des gorges. Dans un grand virage on quitte la route goudronnée pour prendre une piste qui nous conduit en quelques minutes à l’aven Despeysse.
Une plaque au sol fait office d’entrée et comme seule serrure un boulon avec un spit. Etrange on porte dans le bidon un gros trousseau de clés. Normal ce sont deux clés mais pour l’INTERIEUR de la grotte.
On commence à préparer les lunches paquets et ensuite le matos est réparti dans les voitures, en effet nous devons nous les chauffeurs dropper les véhicules, l’un en haut Despeysse et l’autre en bas à Saint Marcel. On décide que le Navarra, reste en bas à la fin de la traversée, plus pratique on peut mettre du monde dans le coffre pour remonter.
C’est Geof aujourd’hui qui équipe et qui embarque toutes les filles derrière lui, quel succès ce mec, quand même, il en profite que sa femme n’est pas là. Nous de notre côté on fait le drop des véhicules, avec Boulon, le seul à connaître où est Saint Marcel.
Le temps de faire l’aller-retour et nous revoici à Despeysse, on s’équipe pour de bon et GO, pour la traversée. L’itinéraire dans la zone des puits est relativement simple. On franchit successivement P12, ensuite un boyau étroit qui nous conduit à un P20, au bas une chatière humide qui peut siphonner. Là nous rejoignons notre équipe de pointe, nous nous suivons tous, ensuite R7 – P25 –R15 –P14. Un beau pendule, est à équiper dans ce dernier puits, pas toujours évident pour certain, car il faut rejoindre une lucarne opposée à mi-puits.
A cet endroit, on se trouve au bas des puits de l’aven Despeysse, je m’attendais vraiment à autre chose, je m’étais imaginé monts et merveilles, j’étais un peu déçu. Mais c’est sans doute que j’étais trop impatient, en continuant à suivre un méandre on arrive à la N12 et après 150m de cordes en fixe, on arrive au sommet du grand toboggan de 30m. A sa base on est dans Saint Marcel.
Là tout est différent, les volumes sont énormes, en régime noyé complet, un camion, que dis-je, plusieurs camions peuvent y rouler de front. L’itinéraire se poursuit maintenant sur 2km, véritable randonnée souterraine dans des volumes époustouflants, jusqu’au réseau Courbis. On va rencontrer successivement : vire, carrefour de la N10 – R3 –R6 –R6, carrefour de la N9, grand siphon de graviers remontant, départ de la N7 et arrivée dans la N6.
Ce sera notre pause de midi, brin de causette, pause pipi pour ces dames et ces messieurs, strip-tease de Doris qui ressemble à une tomate plus que mûre. Nous avons tous beaucoup trop chaud, la progression par endroits n’étant pas très évidente et la température de la grotte approchant presque les 16 °C, et bien le sauna, hammam est au rendez-vous. De là nous décidons de ne plus suivre le chemin de la traversée mais bien de faire l’escalade du réseau N6. C’est probablement la plus belle partie des réseaux N, on y retrouve des concrétions excentriques, des cristaux de calcites énormes ainsi que des magnifiques disques de calcite tout ceci pour arriver au sommet d’un énorme P40 qui conduit au réseau inférieur, lui noyé c’est l’accès à la rivière se terminant sur le siphon. Il s’agit pour notre équipe d’un aller-retour mais qui vaut vraiment le détour, de nombreuses photos sont prises de ce magnifique réseau.
De retour à nos kits, nous reprenons le chemin de la traversée en passant à la Grande Fontaine jusqu’à arriver au départ de la galerie N s’ouvrant à ras de terre sur la gauche. Si on continue tout droit la galerie principale bute sur une coulée de calcite, c’est donc bien le passage obligé pour rejoindre le réseau touristique : le Labyrinthe.
C’est la partie la plus délicate de Saint Marcel, le Labyrinthe et ce n’est pas des moindres, cela part dans tous les sens. De nombreux spéléos s’y sont perdus et on conseille le déplacement à la boussole pour ne pas s’y perdre. Mon meilleur ami Boulon, connaissant mes craintes au niveau des étroitures, me força un peu la main à prendre le lead du groupe.
En effet ce labyrinthe est parsemé d’étroitures et de ramping, et c’est de manière « craignos » que je m’y engage le premier. Boulon me crie de tout derrière (le salop) « tu dois suivre le SENS de la GROTTE » ……le sens de la grotte…je t’en foutrai du sens de la grotte, MOI.
Bref, pas de lamentation, j’y plonge, c’est vraiment le cas, la progression à quatre pattes, en rampant, s’effectue sur 400m au plus évident, on franchit des zones étroites, mais ce ne sont pas des étroitures à la Belge. Je regarde souvent ma topo, étant le premier et allant plus vite que le groupe, et surtout avec le vieux derrière, j’ai bien le temps de l’analyser.
Il me gonfle : il gueule : « le sens de la grotte »….je lui réponds dans ton c….mais je dois avouer que pour moi c’est évident, une petite erreur, et là je m’engage dans un réseau inférieur où il n’y a pas d’issue, pas de soucis, Boulon l’a même pas vu, il est vieux et loin derrière. On atteint alors un carrefour avec quatre galeries et le plafond assez bas, on laisse la plus évidente à droite, puis à gauche et à droite….de temps en temps il y a des flèches de balisage installé très récemment, il faut juste les voir.
On continue sur 300m au plus évident, je me tape le dos contre ce plafond de merde parfois à 1m20, pas moyen de me courber, je suis obligé d’être à quatre pattes. Saloperie de merde …… Ensuite la sortie est encore plus caractéristique, à gauche, à droite, on tourne, on monte, à droite, à gauche, s’il n’y avait pas les flèches sur la fin du labyrinthe, ce serait vraiment très probatoire. Vers la fin, on doit chercher un passage bas qui donne sur une cloche puis dans une étroiture le long d’une coulée de calcite et on débouche dans la galerie principale : la galerie B. Ce passage marque la fin de la zone du Labyrinthe… «Le sens de la grotte » Un succès….Boulon est resté derrière, et son haleine ne m’a pour une fois pas indisposé, je n’ai pas toussé, ni vomis, et j’étais content que son odeur fétide ne soit pas en contact avec moi….à refaire.
Malheureusement, aucune photo n’a été prise lors du passage dans le Labyrinthe, pourtant certains passages valent le détour, à refaire une prochaine fois. Une fois sortis la galerie se relève sur 100 mètres et cela fait un bien fout de pouvoir se mettre debout, puis on retrouve 50m de passages bas jusqu'à la première porte…..chuuuttttt, on est dans le réseau touristique au pied de la Cathédrale.
On décide de refaire une pause repas, cela fait quelques heures que l’ont plus bu ni mangé. Cela fait maintenant plus de 6 heures que nous sommes dans la cavité. On décide d’aller visiter le début du réseau IV, qui est certainement le plus grand réseau de Saint Marcel.
La particularité de ce réseau, c’est qu’il est accessible quasiment sans matériel et qu’il peut être visité en entrant par l’entrée naturelle, passer par le réseau touristique et ensuite atteindre le réseau IV. Il faut +/- 15h pour le visiter, vous imaginez la taille, uniquement de ce réseau. Nous décidons d’y aller, on commence à remonter vers le réseau touristique, mis dans le noir complet, et après 100 mètres, les lumières se mettent en marche, un groupe de touriste. On décide de les laisser passer, Boulon, n’est pas très certain, il invoque que l’on n’a pas prévenu le gestionnaire de la grotte. Je lui dis pas de problème, vu que j’ai l’autorisation. Restons calme, le guide arrive, On met Boulon derrière, il sent trop mauvais, on dit « Bonjour Monsieur », on le redit à Boulon car il n’a pas compris, faut l’excuser avec son sonotone….
Les touristes un peu médusés de l’état dans lequel on était, nous regardent longuement, on passe, ils sont contents, à défaut de chauves-souris, ils ont vu des spéléos. Après avoir traversé toute la grotte touristique, on arrive enfin à l’entrée du réseau IV.
Je vous avais décrit, le réseau N, comme grand et bien celui-ci, c’est GEANT….. Un couloir en conduite forcée, inimaginable, le plus gros que j’ai eu l’occasion de voir : le BOA. Il porte bien son nom, c’est vraiment comme un serpent, il tourne à droite à gauche, toujours de la même taille immense, au milieu des concrétions immenses. Mais en y regardant de plus près, un vandalisme, une pollution, des tags, bref on se croirait dans les carrières de Savonnières….et comment on explique cela ? Eh bien, il y a +/- 60 ans d’ici, il était très fréquent que lorsque des groupes spéléos exploraient les réseaux c’était monnaie courante, d’écrire quelque chose, une appartenance à un groupe, ou simplement des idiots pour faire comme les autres.
Nous avancerons dans cette Galerie Monstrueuse appelée le Boa sur 1km500 pour arriver à un rétrécissement appelé la Salle aux Pains de Sucres. Et c’est à cet endroit que l’équipe décide de rebrousser chemin, j’ai rarement arrêté mes visites dans de telle proportion, le vide devant moi, tel un trou noir, même avec ma Scurion partait à gauche à droite, le Boa partait au loin devant moi. Promis c’est partie remise, Morgane et moi nous en avons discuté en lavant nos bottes avant de reprendre le réseau touristique, la frustration est trop grande on va y revenir prochainement.
Greg
TPST : 8h
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